L’attente sur le quai, le début du roman
Dans le train …
Quatrième de couverture
Dans un train qui l’emmène à travers l’Allemagne, Sacha Lebel, officier traitant de la DGSE, reçoit un message électronique pour le moins étrange. Il provient de Teddy Lichtman, un agent du Mossad qui a tenté de le recruter trente ans plus tôt. Depuis, silence radio. Cette reprise de contact tombe au plus mal. En effet, Sacha est en pleine opération d’exfiltration d’un transfuge russe dont le nom de code est Monaco. Cela ne peut être dû au hasard. Durant les deux heures de voyage qu’il lui reste, Sacha replonge dans ses souvenirs d’espion débutant. Premières manipulations, premiers mensonges, boîtes aux lettres mortes, rendez-vous furtifs dans les cafés glauques et ses frustrations d’apprentie barbouze, tout y passe. Répondra-t-il à Teddy Lichtman ? Mettra-t-il son orgueil et son envie de vengeance de côté pour ne pas mettre en péril l’opération Monaco ? Ou fera-t-il comme toujours : parier sur tous les chevaux pour sortir vainqueur ?
Du style à la première personne
Le gros avantage d’écrire à la première personne, c’est la possibilité d’ouvrir la porte du dialogue intérieur et de prendre le pari de se couper de ce rôle de démiurge qu’affectionnent certains auteurs, catégorie dont fait partie Alexandre HOS.
Si le point de vue du personnage principal, Sacha Lebel, est omniprésent, forme oblige, il n’en reste pas moins intéressant d’accompagner le héros avec ses doutes et ses envies, ses croyances et ses certitudes.
De l’argot et des bons mots … extraits …
« Je coudoie quarante-sept personnes, dont cinq femmes. À l’exception des hôtesses du salon professionnel qui vient de s’achever, on doit atteindre la proportion exacte de représentation féminine dans les métiers de l’IT, Information et Télécommunication. En tout cas, celles qu’on montre, je ne compte pas les développeuses. À l’instar de leurs homologues masculins, elles ne sont déjà plus humaines. L’Homo clavicus, c’est l’avenir. »
« Miss missile de croisière 2019, alias Géraldine, descend du train alors que je me lève en même temps que Grichka. Il n’a pas le sourire aux lèvres. Moi non plus. Sa visite aux commodités n’a duré qu’une minute dix. Alors, ou il a vidangé la vessie sans se laver les mains au moins une fois l’opération terminée, ou alors son seul but est de nous approcher, de la sermonner à coups de silence ou de lui faire bien comprendre qu’en fait, elle n’est pas seule. Je n’en sais encore rien. J’ai vu des gars capables de pisser plus vite qu’une équipe de mécaniciens qui change les pneus d’une Formule Un, sortie des stands incluse. Mais généralement, ils portent les stigmates de la dernière goutte. »
« Le mercredi midi, alors que je terminais l’ouvrage en question en sirotant une bière blonde, accoudé au comptoir du Café du Stade, Teddy, théâtralement, fit son entrée. Ce petit café de quartier était pourtant loin d’être son fief. Le rade n’en avait ni l’envergure ni l’ambiance. On y croisait peu d’étudiants. J’aimais cet endroit pour ça justement. Les conversations, même de zinc, y étaient les plus intéressantes de l’Univers. Tout le monde avait un avis sur tout. La plupart, buveurs de blondes bières, étaient de gais Wallons. On y croisait des ouvriers, des amateurs de football – le café comme son nom l’indiquait faisait face au stade —, des joueurs de billard, des retraités en mal de discussions, le postier de la rue, une pute intérimaire – elle était occasionnelle –, et même un député pédé incognito. Le barman était l’ex-mari de la patronne dont le mari était le nouvel ami. C’était un endroit joyeux où des gens aux vies graves ou dérobées venaient y trouver un certain bonheur, une part de vérité.
Comme Teddy n’était pas un habitué des lieux, les clients, sans voix, se turent et le fixèrent alors qu’il occupait encore l’encadrement de la porte. Je fonçai vers Teddy, lui serrai la main vivement et chaleureusement, tout en embrassant la salle d’un regard accort. Rassurés de voir le nouvel arrivant accueilli de la sorte, ils reprirent leur brouhaha là où ils l’avaient laissé. »
Simplicissimus l’aventurier comme compagnon
Notre héros Sacha trimballe un peu partout un livre étrange : Simplicissimus l’aventurier, une oeuvre datant de la fin du XVIIe siècle relatant les aventures d’un jeune paysan, une sorte de Don Qui Quichotte teuton. Et quand il doit prendre une décision importante, la méthode est toujours la même : ouvrir le livre au hasard et compter sur la sagesse de von Grimmelshausen.
Le mot de l’auteur
J’ai commencé la rédaction de L’officier traitant avec l’idée d’écrire un roman d’espionnage dans lequel la dimension humaine est importante. Je voulais avant tout évoquer la phase de recrutement, l’approche, la séduction intellectuelle, les premiers émois furtifs, les premiers échanges discrets. Bien sûr, dans de nombreux romans, on retrouve le recrutement de sources mais rarement sont évoqués les premiers pas d’une apprentie barbouze (eh oui… on dit une barbouze quand on a biberonné à Audiard, Giovanni et Boudard). On a souvent affaire à des personnages qui doutent et qui évoluent, mais ils sont souvent installés, déjà façonnés.
Ici, j’ai pris le parti de mettre en lumière les changements qui s’opèrent lorsque l’on glisse de plus en plus vers l’ombre.
L’officier traitant, le case officer comme disent les Britanniques ou l’ agent handler à la sauce américaine, est celui qui est chargé de recruter et de « traiter » des sources ou d’autres agents, souvent des clandestins. Ainsi, en bout de chaîne, l’on retrouve celui qui prend tous les risques, le plus manipulateur, le plus voleur, celui qui exerce le métier le plus noble parmi les métiers de salauds.
J’avais aussi envie de triturer mes personnages sur deux périodes diamétralement opposées : notre monde actuel tout numérique et celui de la fin de la Guerre froide, une période pleine de désillusions et de promesses de changement.
Les personnages principaux portent les prénoms de mes enfants : Sacha et Teddy. C’est un aussi un petit clin d’oeil (discret jusque là) à l’un des plus beau roman de John le Carré, mon maître à qui je dédie ce livre.
De clins d’oeil, vous n’en manquerez pas dans ce roman pour lequel mon affection n’a pour limite que le nombre de pages.
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