Lorsque Dieu déserta le Rwanda
L’origine du Mal ou Il était une fois une triste réalité
Nous sommes en avril 1994 au Rwanda, un petit pays d’Afrique centrale situé à la frontière entre l’Ouganda et la Tanzanie. Le climat est tendu et la situation est sur le point d’exploser. Depuis plusieurs mois, les tensions entre les Hutus et les Tutsis, les deux principales ethnies du pays, se sont intensifiées. La mort du président rwandais Juvénal Habyarimana, dont l’avion a été abattu le 6 avril 1994, a été l’étincelle qui a mis le feu aux poudres.
Le lendemain de la mort de Habyarimana, des milices Hutus armées ont commencé à massacrer des Tutsis et des Hutus modérés à travers tout le pays. Les radios privées, contrôlées par les Hutus, ont diffusé des appels à la haine et des messages incitant à la violence contre les Tutsis. Des listes de noms de Tutsis à abattre ont été diffusées dans les médias, incitant les Hutus à les traquer et à les tuer.
Le gouvernement intérimaire, dirigé par les Hutus, a appelé à la mobilisation générale pour défendre le pays contre les « ennemis intérieurs ». Les forces armées et les milices ont organisé des barrages routiers pour contrôler les déplacements de la population, et les Tutsis ont été systématiquement visés.
En quelques jours seulement, des milliers de Tutsis ont été massacrés, souvent à l’aide de machettes et d’autres armes rudimentaires. Les corps sont abandonnés dans les rues, dans les champs, dans les églises, les hôpitaux et même les ambassades. Les cadavres s’accumulent et les rivières sont rouges de sang.
Les Nations Unies ont dépêché des soldats de la paix pour tenter de protéger les civils, mais ils ont été rapidement dépassés par la situation. Les casques bleus ont été pris pour cible par les milices Hutus, et le Conseil de sécurité des Nations Unies a tardé à prendre des mesures pour renforcer leur mandat et leur capacité à intervenir.
Le génocide rwandais a duré 100 jours, pendant lesquels environ 800 000 Tutsis et Hutus modérés ont été massacrés. Des centaines de milliers de personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays, cherchant refuge dans des camps de réfugiés surpeuplés et insalubres.
Le génocide a laissé le Rwanda dans un état de choc et de désolation. Les conséquences ont été terribles, avec des familles entières décimées, des communautés déchirées et une économie ravagée. Il a également soulevé des questions difficiles sur la responsabilité des autorités rwandaises, de la communauté internationale et des médias dans l’escalade des tensions et la propagation de la violence.
… le match retour
Après la fin du génocide en juillet 1994, certains Hutus responsables des massacres ont fui vers les forêts congolaises pour échapper aux représailles. Cependant, des groupes armés tutsis, soutenus par le gouvernement rwandais, ont lancé des attaques contre les Hutus dans les camps de réfugiés en République démocratique du Congo.
Les forces tutsies ont également poursuivi les Hutus dans les forêts congolaises, prétendant qu’ils abritaient des milices Hutus responsables de la violence contre les Tutsis. Des groupes armés hutus, tels que les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), ont été formés pour se défendre contre ces attaques.
Ces conflits ont entraîné une instabilité et une violence continues dans la région des Grands Lacs, qui ont perduré pendant des décennies. Les groupes armés hutus ont continué à mener des attaques contre les civils et les forces tutsies, tandis que les forces tutsies ont répondu par des opérations militaires contre les groupes armés hutus.
Malgré les efforts déployés pour résoudre le conflit, y compris les accords de paix signés en 2002 et 2013, la violence a persisté et des milliers de personnes ont été tuées ou déplacées. Les conflits dans les Grands Lacs ont également été alimentés par des enjeux politiques, économiques et territoriaux, ainsi que par des tensions ethniques et régionales profondes.
Le match retour entre les Hutus et les Tutsis continue donc à ce jour, avec des conséquences dévastatrices pour les populations civiles de la région des Grands Lacs. Les gouvernements et les organisations internationales continuent de travailler pour résoudre ces conflits et apporter la paix et la stabilité à la région.
Quatrième de couverture
Rwanda, avril 1994. Dans le ciel obscur de Kigali, le jet présidentiel, porteur d’espoirs et de promesses après une énième tentative de conciliation entre Hutus et Tutsis, plonge soudainement vers une fin tragique. L’attentat n’a épargné personne à bord. Cet événement, déclenche alors l’une des plus sombres pages de l’histoire contemporaine : le génocide rwandais.
Alors que la folie s’empare du pays, où l’on meurt pour une simple question d’identité ethnique, les rues se teintent de sang et la terreur règne en maître. Les victimes se comptent par centaines de milliers. Les cris de désespoir résonnent dans les villes et dans les campagnes sous les yeux médusés des observateurs de l’ONU et de l’Armée française.
Au milieu de cet enfer, Félix Durieux, un membre des forces spéciales, est témoin de scènes d’ horreurs qui dépassent l’entendement.
Près de trente ans après les faits, pourtant expatrié à Montréal, il peine à chasser les démons qui hantent ses nuits. Et justement, en cette nuit d’hiver 2022, le passé a décidé de venir lui présenter l’addition.
Plongez au cœur de la tragédie, découvrez la face cachée du chaos, et vivez l’Histoire à travers les yeux de ceux qui l’ont écrite.
Le mot de l’auteur
Voici sans doute l’un des livres qui m’a fait ressentir toute la palette des émotions.
Il n’est pas aisé d’écrire sur un sujet aussi difficile que le génocide rwandais. Avant de commencer l’écriture de Gènes Acides, j’avais déjà abordé des sujets difficiles tels que les attentats qui ont secoué la Belgique en 2016, l’affaire des Tueries du Brabant ou encore la catastrophe nucléaire de Tchernobyl.
Cependant, durant la phase de recherche et de documentation pour Gènes Acides, j’ai ressenti un profond dégoût envers ceux qui ont perpétré ces massacres, qu’ils soient Hutus ou Tutsis. Je n’ai pas non plus oublié cette colère envers ceux qui étaient présents sur place mais qui n’ont rien fait, même pas témoigné.
Je vous recommande vivement la lecture de ce livre si vous désirez en apprendre davantage sur ce que l’on appelle le « troisième génocide ».
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